Monument de Paris : l’Opéra Garnier
Situé en plein cœur du IXème arrondissement de Paris, l'Opéra Garnier est l'un des hauts lieux de l'histoire culturelle de la France. Également appelé Palais Garnier, il doit son nom à son créateur, l'architecte Charles Garnier.
Chef d'œuvre architectural connu dans le monde entier, le Palais Garnier est la treizième salle d'Opéra à Paris depuis la fondation de cette institution par Louis XIV en 1669.
Charles Garnier par Paul Baudry
C’est en 1858 (le 15 janvier) que Napoléon III décide de la construction d’un « nouvel Opéra », dans le cadre des grands travaux de rénovation de la capitale menés par le baron Haussmann, qui doit devenir le nouveau lieu de rendez-vous de la haute bourgeoisie.
Un concours est organisé afin de trouver l’architecte qui aura à charge de construire l’Académie impériale de la musique et de la danse. De grands noms comme Eugène Viollet-le-Duc, Charles Rohault de Fleury ou encore George Eugène Haussmann figurent parmi les participants. C’est finalement Charles Garnier qui devient le lauréat du concours, son dossier ayant séduit le jury à l’unanimité.
Une anecdote raconte que le jour de la présentation officielle des plans au concours d'architectes, l'impératrice Eugénie de Montijo apostrophe Garnier : « Quel est donc ce style ? Ce n'est pas du grec, ni du Louis XV, ni du Louis XVI ! ». Ce à quoi il répond : « C'est du Napoléon III et vous vous plaignez ! ». L'empereur murmure alors à Charles Garnier : « Ne vous en faites pas, elle n'y connaît rien ! ».
Le style Napoléon III était né !
Charles Garnier par Jean-Baptiste Carpeaux - La Renommée et l'Etude par Gabriel-Jules Thomas
Le chantier débute en 1861 et se termine sous la troisième République, lors de son inauguration officielle le 5 janvier 1875. Commandé en l’honneur de l’empereur, Napoléon III n’y mettra jamais les pieds, l’inauguration ayant lieu 5 ans après son exil et 2 ans après sa mort en Angleterre.
Malgré une polémique autour du travail de Marc Chagall (le nouveau plafond officiel masque l'œuvre de Jules Eugène Lenepveu et suscita bien des controverses en raison de l’univers coloré témoignant ainsi du mépris du pouvoir envers l'art du Second Empire), la vie de l'Opéra Garnier est tintée de succès immenses.
L’édifice a une histoire atypique, liée aux bouleversements du XIXème siècle et fascine les contemporains grâce à la richesse, l’éclectisme et l’audace du programme architectural et décoratif imaginé par l’architecte.
Aujourd'hui, même s'il partage le titre d'Opéra de Paris avec l'Opéra Bastille, le Palais Garnier et ses dorures reste l'un des plus grands monuments historiques et l'un des symboles forts de la culture.
Présentation de l'Opéra Garnier
La rotonde des Abonnés
La rotonde des Abonnés
Ce vestibule circulaire était autrefois utilisé uniquement pour les habitués (qui louaient des loges à l'année et occupaient plusieurs fois par semaine).
Elle est composé de 16 colonnes cannelées en marbre rouge de Sampans et en marbre d'Italie.
Du sol au plafond, tout s’y regarde avec une minutieuse attention.
La voûte, ornée d’arabesques, est signée par l'architecte « 1861-1875 Jean-Louis Charles Garnier »
Le grand escalier
Le grand escalier
Inspiré du Grand-Théâtre de Bordeaux, un autre chef-d’œuvre architectural que l’on doit à Victor Louis, il a été décoré avec des marbres de différentes couleurs venus de plusieurs pays.
Haut de 30 mètres, le grand escalier est l'un des endroits les plus célébres du Palais Garnier.
Il mène à l'amphithéâtre, au parterre, à l'orchestre, aux baignoires et ses balcons permettaient, avant une représentation, aux spectateurs de s'admirer dans ce vaste espace.
Sous le grand escalier, on admire une statue de la Pythie (c'est une prêtresse qui prédisait l’avenir).
Le plafond quant à lui représente l’oracle d’Apollon, le Dieu des arts, triomphant sur son char, Orphée charmant les animaux au son de la lyre, Minerve la déesse grecque de la sagesse, et la Ville de Paris sous l’aspect d’une femme recevant le plan du Nouvel Opéra.
Véritable théatre à lui seul, Charles Garnier révait même qu'une pièce y soit jouée. Ce fût le cas en 1926 lors d'une interprétation du roman « Le Fantôme de l'Opéra » de Gaston Leroux.
La salle de spectacle
La salle de spectacle
La salle de spectacle de couleur rouge/or ayant une forme en fer à cheval, est répartie en 5 étages et compte 2013 places assises.
Chaque étage est composé de plusieurs loges accueillant jusqu'à 6 personnes, sauf le dernier étage, appelé « le poulailler » qui permettait, aux étudiants et à ceux qui n'avaient pas de gros moyens, d'assister aux représentations.
Le lustre pèse 8 tonnes et compte 400 lumières.
Le plafond de Marc Chagall, représente des monuments parisiens : l'Opéra, la Tour Eiffel, l'Arc de Triomphe, l'Obélisque de la Concorde...
La scène mesure 60 mètres de haut, 49 mètres de large et 27 mètres de profondeur, légèrement inclinée elle communique avec le foyer de la danse.
Sa superficie est de 1 200m², ce qui en fit longtemps l'une des plus vastes scènes au monde.
La rotonde du Glacier
La rotonde du Glacier
La rotonde du Glacier était inachevée lors de l'inauguration de l'Opéra Garnier en 1875. Charles Garnier s'en défendait en écrivant qu'elle n'avait pas grand intérêt.
Terminé en 1889 lorsque Georges Clairin acheva la peinture du plafond, cet espace permettait, pendant les entractes, de venir deguster un cocktail ou encore d'admirer les tapisseries tissées à la manufacture des Gobelins entre 1873 et 1874.
La rotonde du Soleil / La rotonde de la Lune
La rotonde de la Lune
La rotonde du Soleil
Le salon du Soleil devait servir de vestibule au fumoir.
Le feu étant le thème de ce salon, les couleurs noir/or, ainsi que les salamandres et étoiles réfléchissent dans les 4 glaces étamées d'or.
Le salon de la Lune est finalement celui qui fait office de vestibule au fumoir.
La nuit étant le thème de ce salon, les couleurs noir/argent, ainsi que les chouettes, chauves-souris et étoiles réfléchissent dans les 4 glaces étamées d'or.
Le grand foyer
Le grand foyer
Mesurant 18 mètres de haut, 54 mètres de long et 13 mètres de large, le grand foyer était dédié au repos, à la flânerie et aux mondanités.
Très lumineux, avec d'immenses miroirs placés en face des grandes fenêtres de 6 mètres de haut et rappelant le Château de Versailles, le grand foyer ressemble aux galeries de fête des grands châteaux.
Au plafond, le peintre Paul Baudry a représenté des scènes mythologiques, on peut y voir la représentation des thèmes de l’histoire de la musique.
Au centre, un grand caisson consacré à la musique, encadrée par deux plafonds ovales représentant l’un la comédie et l’autre la tragédie.
Enfin l'architecte y a laissé sa touche personnelle en ajoutant 2 bustes : le sien réalisée par le sculpteur Jean-Baptiste Carpeaux, et celui de sa femme.